ENTRETIEN :LES REVELATIONS DE L’HONORABLE MANDIO WILLIAM PETER,DEPUTE RDPC DU MBAM ET INOUBOU…
« DJEUKAM TCHAMENI et son épouse MAKINI sont mes témoins de mariage »
Ancien patron de Médias, ancien Maire de NITOUKOU, Président de section RDPC et Député à l’Assemblée Nationale, il s’est confié à la rédaction du journal le FRONT HEBDO : Le 06 Novembre dernier,
FRONT HEBDO : vous avez assisté à la cérémonie de prestation de serment du Président de la République réélu, Son Excellence Paul BIYA suivie immédiatement par son discours devant la représentation Nationale. Comment avez-vous vécu cet évènement ?
MANDIO WILLIAM PETER : c’est un rituel républicain à la fois solennel et émouvant. Il intervient une fois tous les sept ans. Tout parlementaire aimerait le vivre en présentiel. J’ai eu le privilège d’assister à la précédente prestation de serment de 2018 à l’ancien hémicycle de l’Assemblée Nationale. Cette fois-ci le décor a changé. L’élection en elle-même était âprement disputée et le prononcé du verdict final par le Conseil Constitutionnel a suscité des contestations et Violences heureusement vite maîtrisées par nos forces de sécurité et de défense.
LE FRONT HEBDO : Mais il ya aussi eu ce discours présidentiel qui était fortement attendu par le peuple ?
MANDIO WILLIAM PETER : Effectivement. Nos compatriotes, dans leur immense majorité, fondent de nombreux espoirs en ce nouveau septennat. Plusieurs défis interpellent le chef de l’Etat notamment, la relance de notre économie, les défis sécuritaires, l’épineux problème de
l’emploi, la lutte contre la corruption et les détournements de deniers publics mais également le rétablissement de la confiance et le renforcement de la justice etc… Nous devons aller vers un nouveau contrat social.
LE FRONT HEBDO : Juste après l’élection présidentielle, certains leaders de l’’opposition, membres de l’Union pour le changement qui soutenaient la candidature de Mr ISSA TCHIROMA BAKARI ont été arrêtés : ANICET EKANE, DJEUKAM TCHAMENI et le Prof ABA’A OYONO. Dans un communiqué signé par un membre du parti politique MDI vous avez été indexé par ce dernier comme la personne ayant été missionnée par la présidence de la République pour engager des négociations sécrètes et des marchandages politiques avec ces leaders. Est-ce vrai ?
MANDIO WILLIAM PETER : J’avoue que j’ai été surpris tant par le contenu du communiqué signé d’un compatriote vivant en Europe que par la gymnastique intellectuelle déployée pour m’accabler faussement et tenter de manipuler grossièrement le peuple. Pour votre gouverne, Mr DJEUKAM TCHAMENI et son Epouse MANANI MAKINI sont mes témoins de mariage depuis 27 ans déjà. Nos deux familles se connaissent bien et se fréquentent. C’est donc un parent. Je n’ai pas besoin d’être missionné par qui que ce soit pour aller à son domicile. Nous avons souvent eu des échanges profonds et féconds sur plusieurs sujets de la vie et ce
nonobstant nos divergences politiques ou stratégiques. Le rédacteur du communiqué avait prétendu que je m’étais rendu au domicile de Mr DJEUKAM TCHAMENI à Douala les 11 et 12 octobre 2025. C’est faux. Dans la mesure où je suis Président de Section RDPC et Député RDPC du MBAM ET INOUBOU. Et lors de cette élection présidentielle, j’étais vice-président communal de campagne dans mon arrondissement. Je tenais un meeting de clôture de campagne le samedi 11 octobre à NITOUKOU dans le MBAM et je devais veiller au bon déroulement du vote dans ma zone le 12 octobre. J’ai quitté mon village le 13 octobre. Je ne pouvais donc pas être à la fois dans le MBAM et à Douala au même moment. Je pense qu’il y a eu une volonté de ce compatriote de me jeter en pâture face à la furie
populaire postélectorale.
LE FRONT HEBDO : Et quels sont vos rapports avec Mr EKANE ANICET et Mr ABA’A OYONO ?
MANDIO WILLIAM PETER : Mr EKANE ANICET Georges est un parent et un ami depuis des décennies. Je ne l’ai malheureusement pas vu depuis quatre mois au moins. Il m’appelle affectueusement « mon fils » ou « mon héritier ». Je suis personnellement préoccupé par sa fragilité sanitaire actuelle. Il a de gros soucis cardiaques qui nécessitent une prise en charge plus sérieuse. Quant à Mr ABA’A OYONO, je ne l’ai jamais rencontré. Je suis ses interventions et j’apprécie sa flamboyance intellectuelle et le courage de ses convictions. Il faut généralement suspecter l’unanimisme des opinions porteur de magma d’hypocrisie et de griotisme.
LE FRONT HEBDO : En tant que Député, vous ne réclamez pas leur libération pour autant ?
MANDIO WILLIAM PETER : Je discute très régulièrement de ce dossier sensible avec certains hauts responsables de la République. Je déplore et condamne l’enchaînement malheureux des événements qui a conduit à la destruction des biens de paisibles citoyens, aux pillages et à la perte des vies humaines. Nos revendications et colères parfois compréhensibles et légitimes ne doivent en aucun cas nous pousser à saper et à fragmenter les fondations de notre édifice commun. Un excellent et fidèle proche collaborateur du Chef de l’Etat, en l’occurrence le Ministre SAMUEL MVONDO AYOLO a déclaré à sa sortie du Conseil Constitutionnel que « l’élection présidentielle est passée et qu’il fallait très rapidement tourner cette page et se mettre au travail » et lors de sa prestation de serment à l’Assemblée Nationale, le Président PAUL BIYA a tendu la main à tous ses compatriotes et a appelé au Rassemblement. Nous devons donc nous engouffrer dans ce véhicule de la paix, du pardon et de la tolérance réciproque. Soyons à l’avenir plus humbles, moins arrogants et belliqueux. Le Cameroun notre patrimoine commun doit se construire avec tous ses enfants.
LE FRONT HEBDO : Croyez-vous que ces messages de paix seront suivis par les différents acteurs ?
MANDIO WILLIAM PETER : Le mal et l’obscurité prospèrent et se sédimentent à cause du silence, de la complicité ou de l’inaction des hommes de bien. Il est grand temps que les Hommes lumineux prennent ouvertement position pour déjouer la tempête qui veut s’abattre sur la Cité. Face au tumulte ambiant, la paix n’est pas l’absence de conflit, mais c’est la victoire de la lumière sur l’ombre, de la raison sur la passion, de la fraternité sur la division. C’est une œuvre de chaque instant, une construction patiente où chaque pensée juste, chaque geste bienveillant, chaque parole mesurée devient une pierre posée sur l’édifice appelé Cameroun.
LE FRONT HEBDO : Après son discours à la tribune du peuple le 06 Novembre dernier, devrait-on s’attendre à des actes politiques forts du chef de l’Etat ?
MANDIO WILLIAM PETER : Je n’ai pas de talents divinatoires. Cependant, Le Président Paul Biya est toujours resté constant dans sa
vision depuis 1982. Aujourd’hui, il est impératif que le camp Présidentiel qui vient de subir une grosse secousse électorale fasse rapidement et sans complaisance son introspection. Si le diagnostic est mal posé nous risquerons de vivre un désastre électoral dans les prochains mois lors des élections législatives et Municipales à venir. Le temps presse et Il faut bouger les lignes. Le Président de la République a annoncé des Réformes de nos Institutions. Il est effroyable de constater le piteux état du réseau routier camerounais. Quand vous arrivez dans nos deux principales métropoles (Douala et Yaoundé), vous êtes envahi par les
poubelles qui jonchent les rues, c’est un gros scandale. Lorsque vous vous rendez compte qu’en fin de journée, des citoyens de ces villes s’engouffrent dans des corbillards qui ont transporté des dépouilles en journée, pour rallier leurs domiciles respectifs, on finit par écraser une larme. Lorsque nos villes passent des jours sans électricité ni eau potable alors que nous avons englouti plus de 500 Milliards dans la construction des barrages – fantômes de MEMVELE’E et MEKIN, on est couvert de honte. Dans le budget en examen, plus de 2000 Milliards de francs seront destinés en 2026 au remboursement des dettes contractées. A quoi aura servi cet argent ? C’est révoltant et il faut que cette monstrueuse gabegie cesse. C’est à cause de ces atteintes graves à la fortune publique que nous restons à la traîne et que le Président BIYA est traité injustement de tous les quolibets. Nous devons aujourd’hui plus qu’hier militer en faveur d’un vaste rassemblement de tous nos compatriotes de l’intérieur comme de la diaspora quelles que soient nos divergences idéologiques, religieuses, tribales ou politiques pour qu’en union de cœurs et d’actions nous puissions faire rayonner notre chère patrie.
Entretien mené ce 17 Novembre 2025 par NANGA EKENGUE

