ENTREPRISE: YOLANDE BODIONG, EX HÔTESSE DE LA CAMAIR SE SOUVIENT DE CETTE » FIERTÉ NATIONALE
Par LM
» De mes 11 années en qualité hôtesse de l’air,
ce fut sans aucun doute
et en toute objectivité
la plus belle période
de ma vie dans les airs.
Tout avait changé à son arrivée.
Le vol prenait un retard de plus de 5mn
le responsable était sanctionné à l’immédiat.
Il fallait voir comment
ceux qui avaient l’habitude de marcher,
courraient pour effectuer leurs tâches.
Un agent de la compagnie
manquait de respect à un passager?
Sanction directe.
Je me souviens qu’un passager
s’était plaint du comportement
d’une hôtesse à bord,
elle avait été débarquée des vols
après enquêtes,
pourtant on avait supplié
le passager là à bord.
Il manquait juste
qu’on aille laver ses habits
chez lui.
Le gars avait signé l’indien.
Il a écrit à la direction générale.
LE CLIENT AVAIT REPRIS SON TRÔNE DE ROI…
En même temps et c’est ce qui était bien avec lui,
toute attitude ou comportement déplacé d’un passager
envers un agent de la compagnie,
c’était un débarquement immédiat
de celui-ci des vols.
Le respect est bien mutuel non?
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(…)
Quand on sentait l’odeur de son parfum dans un service,
c’était la panique à bord pour les tricheurs.
Il imposait le respect,
son charisme et son style de management
vous obligeaient à bien faire votre travail.
Évidemment vous savez comment font les paresseux…
Sabotage,
calomnie…
Surtout qu’il avait fermé les robinets:
trafics de bagages,
de billets d’avions,
factures fictives,
missions fictives,
mariages fictifs avec des commerçantes
pour leur faire profiter de la gratuité des billets…
Des trafics de toute sorte.
Sans oublier les bagages
qu’on disait être de ATCHOUUUM!
( la grippe me dérange)…
Quand tu arrivais à l’enregistrement
à Roissy les chariots dits de la ATCHOUUUM( la grippe)!
Heum. Tu partirais de Douala en prenant en compte Yassa gate actuel
et arriverais à Yaoundé que l’enregistrement de ces bagages ne seraient
pas encore terminé.
Conséquences
la plupart du temps: retards,
bagages des passagers
débarqués au profit de…
C’est avec du recul aujourd’hui que je comprends
pourquoi Le 747 Combi, LE MONT CAMEROUN,
pour rien au monde « ils » ne souhaitaient qu’il sorte de la flotte
malgré son vieil âge et sa non rentabilité.
Ce n’était finalement pas par patriotisme,
mais bien parce que le gombo de beaucoup glissait dedans…
La sortie de piste du COMBI à tué le business des gens ici dehors.
Ça ne me regarde même pas.
Et même… si on voulait tellement conserver
et preserver ce majestueux avion,
qui portait l’histoire du Cameroun,
n’aurait-il pas mieux fallu en faire une pièce de musée
en aménageant un espace à l’aéroport ?
Plutôt que de continuer à l’exploiter à perte
avec des risques énormes PAR PURE FIERTE MAL PLACEE
pour le voir mourir aux yeux du monde à Roissy?
Je parle même quoi? Ça ne me regarde pas.
Enfin bref,
pour revenir à bord, c’est la seule période
pendant laquelle j’ai vécu le métier de navigant.
Avant et même après lui,
nous passions facilement des semaines
sans voler.
Mais là… Là je vous assure,
on ne se posait plus.
Nos domiciles étaient devenus comme les hôtels
qui nous accueillaient le temps du respect du repos réglementaire.
C’était la première fois qu’on voyait trois avions de Cameroon airlines
sur le tarmac de Roissy Charles de Gaulle en été.
Les vols étaient pleins à craquer dans les deux sens.
Nous allions à montevideo
en Uruguay avec le Boeing 747 BIG BOSS
pour transporter les casques bleus de l’ONU,
avion full 500 passagers deux à trois fois par semaine
Les B737 et le B757 les acheminaient ensuite à kinsangani
leur destination finale.
À cette époque le Lions indomptable
Achille Webo
faisait mal dans un club là bas.
Il était connu de tous.
On s’en vantait.
Quand vous connaissez quelles sont les conditions,
garanties et exigences sécuritaires de l’ONU
pour confier ses équipes à une compagnie aérienne
qui plus y ait africaine devant les plus grandes
compagnies du monde,
vous vous inclinerez de respect devant Lui.
Il avait fait fort.
Nous avions même transporté les MISS MONDE…
LA CAMEROON AIRLINES avait gagné ce marché.
Dans les aéroports, nous nous vantions devant les autres équipages,
Singapour Airlines,
Air France,
American Airlines…
Nous nous sentions mal mauvais.
LA FIERTÉ D’APPARTENIR
À CETTE COMPAGNIE,
À CE PAYS…
ON NOUS RESPECTAIT DÉJÀ…
Les vols étaient pleins sur toutes nos destinations,
le Hadj et la Oumra aucun problème.
On allait transporter les passagers
de Garoua pour Djeddah direct sans escale
avec un avion spécialement affrété
pour ne pas perturber le reste des rotations.
Quand le B767 le Dja devaitt entrer dans la flotte de la compagnie,
trois équipages complets sont envoyés en formation à Seattle
au siège de Boeing.
J’ai l’honneur d’en faire partie.
Nous devions ramener ensuite au Cameroun
le nouveau bébé,
le petit Jésus
comme nous l’appelions affectueusement…
Lors des exercices pratiques à bord
nous avions presque peur de le toucher
de peur de lui faire mal ou le salir.
Il était beau, des traits fins,
majestueux dans sa robe vert-rouge-jaune…
Le DJA était beau.
En passant il se pourrait que les négociations pour
l’achat de cet appareil avait commencé avant LUI.
Une chose m’avait marquée
lors de la cérémonie
de remise des clés
aux dirigeants de la compagnie.
Le Président de BOEING
et je m’en souviendrai toujours,
en remettant les clés du Dja à l’ADG
avait prononcé ces paroles
devant l’assistance:
- « …Today is a great day for you Cameroon and for us. But this could have never been possible without you M. YMF… I have the honor to give this key to you M. YMF with all my respect… »
Pourquoi avait-il tenu ces propos devant toute cette assemblée ?
Il y avait eu des heum, heum Heum dans notre camp.
Mais à y réfléchir quand j’y pense je me demande si YMF
n’avait pas sacrifié son portefeuille où celui de la famille
pour faire honneur au Cameroun…
Ça ne me regarde même pas.
Vous savez ce qui s’est passé ensuite…
Accueil triomphal à l’aéroport,
baptême de l’avion par la première dame…
et le Dja à conquis le coeur des camerounais…
Un incident au départ de Roissy
m’avait-on dit
blocage de bagage
PRC
pour contrôle
pour s’assurer qu’ils leur étaient bien destinés
et exigence de paiements d’excedents
après vérification auprès des concernés,
ERREUR…
Il avait appuyé sur le mauvais bouton.
Puis une sorte de descente aux enfers
avait commencé,
et c’est à coup de carte de crédit personnelle
qu’il débloquait les situations.
Un avion est bloqué à Lagos pour carburant
ou non paiements de factures
il gère,
à Paris,
Il gère,
No money no fly de l’avion affrété
il gère…
trop de choses…
Ça ne me regarde même pas.
En 11 petites années d’hôtesse de l’air
ce fut la plus belle période.
Prompt rétablissement
Mr. YMF… «
MERCI
BY Yolande Bodiong